Psychologue, psychiatre, psychothérapeute… Quelles différences entre les « psy » ?
Dernière mise à jour : 17 juin 2020

Lorsqu’on envisage de consulter un « psy », il est souvent difficile de savoir vers quel thérapeute s’orienter. C’est notamment le cas lorsqu’on habite près d’une grande ville, comme Lyon, où on trouve une multitude de psys qui exercent.
Psychologue, psychothérapeute, psychiatre, psychanalyste… Pas facile de s’y retrouver dans la jungle des « psys », et de comprendre les différences entre ces thérapeutes. Car même si leurs tâches se ressemblent sur plusieurs points, ces professionnels de la santé mentale diffèrent les uns des autres, tant par leur formation, que par leurs modes d’intervention.
LES PROFESSIONS RÈGLEMENTÉES :
Le psychologue
Le psychologue est un expert du fonctionnement psychique. Le titre de psychologue est protégé par la loi : pour l’obtenir, il faut justifier d’un bac+5 (Licence et Master 2 en Psychologie) et de 500H d’expérience de stage clinique. Chaque psychologue diplômé doit s’inscrire auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de sa région pour obtenir un numéro ADELI attestant de sa capacité à exercer. Vous pouvez demander ce numéro à votre psychologue pour vous assurer qu’il a bien été autorisé par l’état à exercer son métier : c’est donc un gage de sécurité pour les patients.
Il existe plusieurs spécialités parmi les psychologues : psychologue clinicien, psychologue du travail, neuropsychologue, psychologue de l’éducation nationale, etc. Le psychologue installé en cabinet libéral est généralement un psychologue clinicien, c’est-à-dire qu’il est spécialisé dans l’accompagnement des personnes en proie à un mal-être psychique.
Le psychologue clinicien est à même de conduire des psychothérapies qui peuvent varier suivant sa formation (psychothérapies analytiques, cognitivo-comportementales, humanistes, psychocorporelles, etc.). Il dispose de solides connaissances en psychopathologie (l’étude des troubles mentaux à la base de la psychiatrie). Il travaille dans le respect du code de Déontologie des Psychologues. Au-delà de sa formation universitaire, le psychologue continue généralement de se former tout au long de sa carrière, par le biais de participations à des conférences, ses lectures, et la supervision auprès d’autres collègues psychologues.
Le psychiatre
De tous les « psys », le psychiatre est le seul à être médecin (on parle d’ailleurs de médecin-psychiatre). Sa formation est composée de 6 années de médecine (parcours communs à tous les médecins, quelle que soit leur future spécialité), puis 4 ans de spécialisation en psychiatrie. De par ce statut de médecin, il est plus orienté dans l’accompagnement des personnes présentant une pathologie psychiatrique et/ou une souffrance psychologique sévère.
Le psychiatre est ainsi à même de poser un diagnostic de maladie mentale, et de prescrire des médicaments ou une hospitalisation, ce qui n’est pas le cas des psychologues, psychothérapeutes, ou psychanalystes.
Le psychiatre utilise aussi des techniques d’entretien et la psychothérapie pour soigner ses patients même si, souvent, son outil de choix reste la mise en place d’un traitement médicamenteux adapté. Psychologue et psychiatre peuvent donc être complémentaires dans le suivi proposé à un patient.
À la différence des psychologues et autres psys, les consultations chez le psychiatre peuvent faire l’objet d’un remboursement par la Sécurité Sociale et votre mutuelle.
Le psychothérapeute
Le titre de psychothérapeute est réglementé depuis un décret du 20 mai 2010. Avant cette date, n’importe qui (comprenez, une personne n’ayant ni la formation ni la qualification) pouvait ouvrir son cabinet de psychothérapeute et accueillir des patients.
Aujourd’hui, seuls peuvent obtenir le titre de psychothérapeute, les psychiatres, les psychologues, les médecins généralistes après une formation complémentaire, et les psychanalystes après validation par un jury et une formation adaptée.
La réglementation du titre de psychothérapeute a donc exclu de nombreux praticiens qui ne justifiaient pas de la formation ou des compétences nécessaires à l’utilisation de ce titre. Forcés de trouver un autre titre, on retrouve un certain nombre d’entre eux sous d’autres appellations, qui ne sont pas réglementées.

LES PROFESSIONS NON RÈGLEMENTÉES :
On note depuis quelques années, une véritable mode autour de la psychologie et du développement personnel. Cela a fait naître une multitude de services, plus ou moins sérieux, en faveur du bien-être de l’épanouissement. On trouve ainsi d’autres praticiens ayant pris l’étiquette « psy », ce qui rend encore un peu plus délicate la compréhension des rôles de chacun par le grand public.
Face à cela, la prudence est de mise. Il est préférable de s’assurer que la personne à laquelle vous vous adresserez est un professionnel qui a reçu une formation adéquate et s’est engagé à respecter des règles d’éthique définies par le code de déontologie de sa profession.
Le psychanalyste
Le psychanalyste utilise une des approches en psychothérapie, la psychanalyse, conceptualisée par Sigmund Freud. C’est avant tout une personne ayant elle-même suivi une psychanalyse, qui va à son tour diriger une « cure analytique ».
La formation principale du psychanalyste est effectivement d’avoir fait sa propre psychanalyse. Ensuite, à travers des rencontres, des publications, des associations, la reconnaissance en tant que psychanalyste apparaît. Ni le titre ni l’exercice de la psychanalyse ne sont contrôlés en France : il sera difficile de vérifier que vous avez affaire à un « vrai » psychanalyste, et non un charlatan autoproclamé.
Le psychopraticien, praticien en psychothérapie, coach en psychothérapie, psychoclinicien, etc.
Cette catégorie regroupe des praticiens en tout genre, qui n’ont pas la formation ou les compétences pour prétendre à un titre réglementé. Dans cette catégorie, vous pouvez trouver des praticiens dont la formation n’est pas reconnue, et des thérapeutes autoproclamés sans aucune formation, ou membre d’associations fantaisistes. Certains peuvent utiliser des approches reconnues pour leur efficacité, d’autres ont des idées plus originales. Soyez conscient que c’est dans cette catégorie que l’on retrouve le plus de dérives sectaires, et de gourou prêt à profiter de la détresse psychologique des personnes qui les consultent. Seul votre discernement peut ici vous aider à choisir le bon praticien.